Toute personne qui a rangé son grenier le sait. C'est là que l'on trouve les plus grands trésors! Plutôt que de monter dans le grenier Mu.ZEE est descendu dans la cave pour aller creuser dans ses archives. Plus de 8000 œuvres d'art y sont bien conservées, prêtes à être admirées par le grand public. Parmi eux figurent de grands noms comme Ensor, Permeke et Delvaux, mais aussi des œuvres d'art moins connus mais tout aussi surprenantes. Nous énumérons ici quelques-uns de ces chefs-d'œuvre, mais venez plutôt les découvrir par vous-même dans notre musée.
René Magritte figure parmi les artistes peintres les plus connus au monde, mais l'homme est bien plus que ses célèbres pommes flottantes et ses chapeaux melon. Avant de devenir le maître du surréalisme, Magrite a exploré plusieurs mouvements artistiques. Inspiré par les avant-gardes, ses débuts en peinture furent d'orientation cubiste, mélangée au futurisme. Le tableau Le Forgeron qui date de 1920 en est un bel exemple.
Saviez-vous qu'il existe une unique œuvre d'art sur la lune ? En effet, la petite sculpture en aluminium Fallen Astronaut réalisée par l’artiste belge Paul Van Hoeydonck commémore 14 astronautes et cosmonautes décédés en cours de mission. La statuette y fut déposée par l’astronaute David Scott de l’équipage d’Apollo, près d'une plaque commémorative qui mentionne les noms des défunts. Il n’existe que 50 répliques de cette statuette. Certaines ont déjà été détruites ou se trouvent encore dans la collection privée de Van Hoeydonck, et une au Mu.ZEE!
Si vous avez un sentiment de déjà-vu en voyant Le Coup De Vent de Léon Spilliaert, c’est peut-être parce que cette œuvre vous rappelle Le Cri d'Edvard Munch. La lumière particulière, les couleurs pastel et nuances floues en font certainement partie. Si vous regardez bien, vous pouvez même voir la dame crier, mais son cri semble se diluer au bruit du vent et de la mer. Spilliaert avait une grande fascination pour la relation particulière entre la femme et la mer. Il leur attribue un tempérament similaire.
Avez-vous déjà entendu parler de l'expressionnisme naïf ? Les fans connaîtront le nom d'Edgard Tytgat, mais pour ceux qui ne connaissent pas cet artiste bruxellois, son art se situe au confluent d'un expressionnisme poétique et d'une peinture naïve à caractère narratif. Regardez de plus près La Prise de Troie. L’artiste partage ici sa vision particulière du célèbre mythe grec. Pas de chevaux de Troie ni de soldats, la représentation ressemble plus à une scène de théâtre sur la plage d'Ostende. Des scènes imaginatives, des couleurs douces et vives, ici et là un érotisme ludique, mais avant tout une histoire. Tytgat est un conteur qui puise son inspiration dans la mythologie, mais aussi dans les scènes de la vie quotidienne, les kermesses et le cirque. Ne manquez pas de jeter un coup d'œil sur ses autres œuvres dans Mu.ZEE.
Contrairement à ce que son nom suggère, Jules Schmalzigaug est bel et bien belge et le seul peintre belge sous l'influence du futurisme qui à l’origine était un mouvement artistique italien. Schmalzigaug s'intéresse surtout à la dynamique et à la représentation du mouvement. Pour y parvenir, il utilise plusieurs perspectives au lieu de s'en tenir à un seul point de vue. Il applique cet aspect dans "L'expression dynamique du mouvement d'une danseuse". Par de fins coups de pinceau en bleu, jaune et rouge, le sujet entre dans l'image de manière tourbillonnante. Essayez toujours d’imiter la danse. C’est promis on ne regardera pas.
Vous souvenez-vous de ces puzzles à l’école maternelle, où vous deviez habiller un garçon ou une fille avec différentes tenues? L'artiste Jef Geys s'en est peut-être inspiré. Ce qui est certain, c'est que Geys a résolument opté pour le côté antiélitiste de l'art. L'art est un reflet de la vie quotidienne. Son œuvre Poupées d’habillage est un réquisitoire contre la société de consommation des années 1960. Avez-vous remarqué que l'homme est habillé, alors que la femme est nue? L'artiste critique ainsi le fait que dans les années 60, les femmes devaient souvent poser nues dans les magazines de mode. À l'origine, les visiteurs pouvaient changer eux-mêmes les vêtements des poupées, mais cette œuvre est désormais devenue trop fragile.
Comme Jef Geys, Verduyn s'inspire de l'évolution rapide de la société de consommation. Pour rendre ses images aussi réalistes que possible, Jacques Verduyn travaille avec des moulages du corps de ses modèles. Ce réalisme est encore renforcé par des coiffures, des vêtements et des accessoires. Ainsi il crée un imagerie humaine saisissante de vérisme. La fille au transistor à l’air morose et donne l’impression de s’ennuyer. Peut-être en a-t-elle assez des médias de masse ?
Pendant toute sa vie, Panamarenko a rêvé de pouvoir voler de ses propres ailes, ce qui se reflète dans toutes ses folles créations volantes. Le lien avec Da Vinci n'est jamais bien loin. Mais l’artiste était également fasciné par le personnage grec d'Icare qui, avec ses ailes de cire volait trop près du soleil et s'écrasait. Avec du bois, de la soie, du fil et de l'aluminium, Panamarenko a construit un sac à dos équipé d'un moteur et de carburant. Mais ces engins peuvent-ils vraiment voler ? La confusion augmente à mesure qu'il effectue d'innombrables calculs et dessins techniques. Allez, qu’attendez-vous pour décoller !
Figure fascinante parmi les femmes surréalistes, autodidacte et âme troublée, c’est à l'âge de 17 ans que Rachel Baes expose déjà au Salon des indépendants de Paris. Ses tableaux surréalistes semblent sortis tout droit du film Metropolis et sont empreints de mystère, de solitude, d’angoisse et d’inconscient. Baes est une fan des philosophes, du fascisme et d'autres intellectuels. Elle y fait souvent référence dans son art, comme le psychanalyste Freud dans cette œuvre. Mais elle peint aussi des jeunes filles victimes d’harcèlement ou défiant la solitude. Elle-même est décédée seule dans sa maison de Bruges, n’ayant jamais pu oublier la mort tragique de son amant Joris Van Severen.
En 2020, une banane collée au mur avec du ruban adhésif – une réalisation de l'artiste Maurizio Cattelan – s’est vendue à 120 000 euros et fut mangée peu après. Heureusement, Ostende possède aussi sa banane artistique. Vous pouvez la savourer au Mu.ZEE. C’est une œuvre de Walter Swennen qui est connu pour son approche radicale, expérimentale et associative de la peinture. Swennen s'inspire du quotidien et y ajoute une couche poétique. Ainsi il embrasse la banalité, qu'il enrichit de différentes couches de texte, de coups de pinceau et, surtout, de beaucoup d'improvisation.